La Péridurale

Aujourd'hui, la péridurale est proposée
à la quasi-totalité des femmes et nombreuses sont
les mamans qui y ont recours.

Tout en ayant apporté un soulagement efficace de la douleur,
elle laisse parfois aux mères le souvenir d'une insatisfaction
et n'est pas dénuée d'effets secondaires.


Cette page à pour but de vous donner différents avis,
parfois peu nuancés, pour vous aider à répondre à
cette question "faire ou pas la péri ?"

Table des matières

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Mon avis sur la péridurale 
Pour mon premier accouchement, je n'ai pas voulu de péridurale... et  je ne regrette vraiment pas ce choix ! Pour mon second enfant, né par césarienne, je bénis cette péridurale qui m'a permis d'éviter l'anesthésie totale.

La douleur lors de l'accouchement
Un accouchement, ça fait mal. Mais ces douleurs n'ont aucun rapport avec des douleurs pathologiques (mal de dents, migraine, opération,...).

Quelques chiffres

Péridurale et (in)satisfaction des mères
Les femmes qui avaient refusé toute analgésie ont eu une douleur importante mais exprimaient de hauts indices de satisfaction...

Effets secondaires de la péridurale
L'analgésie péridurale n'est pas dénuée d'effets secondaires...

Que peut-on faire contre la douleur ?
Voilà maintenant 40 ans que l'obstétrique lutte réellement contre la douleur de l'accouchement...

Vos commentaires sur cette page
J'ai reçu des réactions parfois très violentes contre mes propos. Le débat a tout à gagner de ces avis contrastés, que je publie sans censure.

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Mon avis sur la péridurale

Au départ, j'étais pour la péridurale. Pourquoi "souffrir" si on peut empêcher la douleur ? Petit à petit, j'ai réfléchi, et j'ai réalisé qu'un accouchement n'avait rien à voir avec une séance chez le dentiste (!), où on est bien contente d'avoir une anesthésie. Peu à peu, je devenais si curieuse de connaître ce qui se passerait dans mon corps au moment de la naissance de mon bébé, que j'ai finalement tout fait pour éviter la "péri".

A posteriori, j'aurais vraiment regretté d'être"'endormie" (même partiellement) au moment le plus fantastique de ma vie. Je suis certaine que les contractions ont pour but de nous "isoler" dans notre bulle avec le bébé, pour être 100% (voire 300%) avec lui et l'aider à "passer" le cap. Un accouchement demande un immense effort physique, et mental aussi. Il faut toute sa force et sa concentration pour faire un pareil marathon. Mais quelle extraordinaire expérience !

Je pense aussi qu'un bébé dont la mère est "sous péri" doit se sentir bien seul et abandonné dans son périple vers l'extérieur. Entendre "des mères qui blaguent avec leur gynéco entre deux poussées" me navre sincèrement... Le travail ne se passe pas devant une TV ou un monitoring, comme c'est le cas pour un travail "sous péri". C'est un moment d'une intensité formidable, où on découvre les limites de son corps, sa formidable capacité à accepter la douleur, tout en douceur, ainsi que les bouleversements qu'il subit...

Bon, je l'avoue quand même, juste avant d'arriver à dilatation complète, j'en ai eu envie, de la "péri"... Je pense que toutes les Mamans, arrivées à ce stade de leur accouchement, se sentent un peu "dépassées" par la douleur, alors qu'en fait elles touchent au but, et que c'est la Nature qui veut nous faire "lâcher prise" juste avant la naissance du bébé. Et juste après, c'est déjà fini !

Petits détails en plus : avec une péridurale, on ne peut pas accoucher avec (seulement) une sage-femme. Souvent, les gynécos la poussent pour ensuite nous traiter comme des "choses", insensibles à la douleur de leurs examens, de l'épisio,... Avec une péridurale, on a les jambes immobilisées plusieurs heures après l'accouchement. Tandis que sans, on retourne à pied dans sa chambre... Et le lendemain, on est vraiment en pleine forme, comme après un marathon, un peu fatiguée, mais si émerveillée de ce que l'on a été capable de traverser... Quand on est passée par là, on sait ce que c'est d'être une femme. Il y a de quoi être fière !

Bon d'accord, ceci est un avis "êtrémiste". Il n'y a pas une "bonne" et une "mauvaise" façon d'accoucher. Si je vous provoque un peu, c'est pour réagir contre cette "pensée unique" qui fait que l'on ne se pose même plus la question "pourquoi la péridurale", alors que c'est quand même un acte médical non dénué d'effets secondaires...

Pour la naissance de ma fille, tout était différent : une césarienne en urgence à 7 mois 1/2 et la menace d'une anesthésie totale. Croyez-moi ou non, j'ai supplié pour que l'on me fasse une péridurale ! Celle-ci m'a permis d'être consciente tout au long de la césarienne, et de ne pas détacher un instant mes pensées de mon bébé. Je ne l'ai pas accompagné physiquement, certes, mais moralement, j'étais vraiment totalement avec lui, grâce à la péridurale.

D'autres Mamans m'ont rapporté qu'elles avaient dû demander la péridurale suite à un accouchement très long (plus de 18 heures), et que cela leur avait permis de rester "présente" à leur bébé, voire même d'éviter une césarienne. Il est certain que la péridurale a des avantages, dans ces cas-là. Doit-elle pour autant devenir la norme ?

 

La douleur lors de l'accouchement

Certaines études décrivent que 9 à 12% des primipares rapportent des scores très faible de douleur lors d'accouchement sans analgésie. Deux scientifiques reprennent les différentes statistiques sur les phénomènes douloureux et estiment le niveau de douleur pendant l'accouchement à :
- 40% peu douloureux ( 10% très faible ) et facilement calmé
- 60% franchement douloureux ( 25% très douloureux ).

Sources : l'obstétrique se met à l'eau. Accouchement aquatique : mise au point par Thierry Richard. L'adresse du document d'origine est: http://www.naissance.ws/afna/these.htm

Personnellement, je qualifierais les douleurs à l'accouchement de "très fortes crampes". Ce n'est pas une douleur insidieuse comme un mal de dent, dont on ne sait quand il s'arrêtera ni le mal que l'infection est en train de nous causer. L'accouchement n'a rien avoir avec une douleur pathologique.

Le corps est en train de faire un immense effort et les contractions, régulières, vont et viennent comme des crampes qui vous prennent dans les mollets, la nuit, mais que l'on sait qu'elle vont disparaître très vite, surtout si on essaie de respirer et de se détendre. Pour l'accouchement, le corps nous donne un petit coup de pouce en plus, en sécrétant des hormones "anti-douleur", les endorphines, qui nous aident à surmonter la douleur, même croissante, des contractions.

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Quelques chiffres

Sources : l'obstétrique se met à l'eau. Accouchement aquatique : mise au point par Thierry Richard. L'adresse du document d'origine est: http://www.naissance.ws/afna/these.htm

L'analgésie péridurale est, dans certains services proposée, à toute les primipares. Le taux de péridurale dans le CHR de Lille est passé de 0% en 1976 à 74% en 1989. A la maternité de Port-Royal Baudelocque, l'utilisation de l'analgésie péridurale peut atteindre 85% des accouchements. L'indication dite "de convenance" est de plus en plus fréquente.

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Péridurale et (in)satisfaction des mères

Sources : l'obstétrique se met à l'eau. Accouchement aquatique : mise au point par Thierry Richard. L'adresse du document d'origine est: http://www.naissance.ws/afna/these.htm

Dans une étude sur 1000 accouchements eutociques, Morgan & al. ont interrogé les femmes 48 heures après l'accouchement sur le niveau de douleur ressentie et leur satisfaction de la naissance par rapport à la méthode d'analgésie qu'elles avaient choisie. Elles étaient de nouveau interrogées 1 an plus tard. Cette étude a montré que l'efficacité du soulagement de la douleur n'assure pas la satisfaction de l'expérience de l'accouchement. L'anesthésie péridurale apportait l'analgésie la plus efficace mais il y a eu plus de femmes insatisfaites parmi le groupe péridurale comparé aux autres groupes ( p < 0,05 ).

Les mauvaises expériences ont été évaluées 1 an après. Elles étaient liées aux accouchements avec forceps et à un long temps de travail. Ces deux facteurs d'insatisfaction étaient plus fréquemment retrouvés dans le groupe péridural. Les femmes qui avaient refusé toute analgésie ont eu une douleur importante mais exprimaient de hauts indices de satisfaction immédiatement et 1 an après l'accouchement. Cette étude montre que l'analgésie péridurale n'améliore pas l'expérience de la femme même lorsque la technique est satisfaisante et apporte une analgésie efficace. Il est donc nécessaire de s'interroger sur le bénéfice et la possibilité de proposer systématiquement une péridurale à toutes les primipares.

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Effets secondaires de la péridurale

Sources : l'obstétrique se met à l'eau. Accouchement aquatique : mise au point par Thierry Richard. L'adresse du document d'origine est: http://www.naissance.ws/afna/these.htm

L'analgésie péridurale n'est pas dénuée d'effets secondaires. Pendant le travail, la péridurale a une action bénéfique sur les contractions utérines anarchiques, elle entraîne cependant globalement, une augmentation du temps de travail en particulier sur la deuxième phase du travail (abolition du réflexe de Ferguson : diminution de la sécrétion des oxytociques endogènes normalement observée en fin de travail). Elle provoque une augmentation logique du recours au oxytociques et une augmentation des manoeuvres instrumentales et césarienne (l'inhibition du réflexe de Ferguson entraîne une altération de la dynamique utérine). Les dystocies augmentées par la péridurale peuvent aussi s'expliquer par l'installation progressive d'une hypotonie des psoas et des muscles releveurs du périnée, source de malrotation de la présentation foetale.

D'autres complications sont reconnues : l'augmentation des hémorragies du post-partum liée à l'augmentation du temps de travail, hypotension artérielle aiguë ou modérée mais dangereuse pour le foetus, la rachianesthésie totale, l'injection intra-vasculaire, l'hyperthermie maternelle avec risque d'effets secondaires neurologiques chez le foetus, les lombalgies, les brèches dure-mérienne.

L'anesthésie péridurale parait être la technique la plus performante sur la douleur de l'accouchement chez la primipare et permet parallèlement la réalisation de manoeuvres instrumentales et césarienne dans des conditions de sécurité materno-foetale optimales. Cependant, devant l'énoncé des effets secondaires et des complications, en tenant compte des progrès de la techniques et de l'utilisation des drogues , la diffusion de la méthode mérite d'être modérée et adaptée de façon à éviter son utilisation quasi systématique et en mode de "convenance". L'indication de la péridurale doit rester réfléchie en comparant les risques et les bénéfices.

A la lumière de cet exposé, il semble nécessaire d'apporter aux parturientes d'autres alternatives, pour le soulagement de la douleur. L'analgésie péridurale conservant, à part entière, sa place d'analgésie et d'anesthésie de référence en obstétrique.

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Que peut-on faire contre la douleur ?

Voilà maintenant 40 ans que l'obstétrique lutte réellement contre la douleur de l'accouchement, qu'elle ne la considère plus comme normale. La méthode de l'accouchement psychoprophylactique introduite en France par Lamaze a été la première à connaître un véritable essor. Beaucoup d'autres méthodes ont été présentées (l'accouchement électrique, inhalation au masque de chloroforme chloréthylé ou de trichloréthylène ...) sans effets démontrés sur la douleur ou trop efficaces, avec diminution de la conscience de la mère et effets secondaires importants.

De plus pour certaines parturientes, l'analgésie totale lors de l'accouchement entraînerait un sentiment de dépossession et de frustration.   Il y a 20 ans est apparue l'analgésie péridurale qui a pris un essor considérable depuis.

Il parait essentiel d'apporter une aide à la parturiente lorsqu'elle signale une douleur et demande un soulagement. Des méthodes de préparation à l'accouchement, méthode psychoprophylactique, sophrologie, préparation en piscine dont l'intérêt est reconnu, sont proposées dans la plupart des maternités. Ces méthodes semblent cependant insuffisantes, notamment chez les primipares, pour lesquelles l'anesthésie péridurale est le moyen analgésique le plus fréquemment utilisé et semble être le seul qui prévient complètement la douleur de l'accouchement.

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